Les graffiti et ex-voto du prisonnier catalan

Un cachot témoigne de manière exceptionnelle de l’incarcération d’un prisonnier de René Ier. Cet homme d’origine catalane, dont on ne connaît toujours pas l’identité, était certainement maître-bâtisseur de navires. Il grave des dizaines de motifs profanes et religieux, datés par une inscription mentionnant l’année 1480.

Dans la petite pièce voûtée, on découvre des navires longs, galères de marchandises, brigantins, galiotes, galères de combats ou fustes. Une scène de combat naval oppose très certainement les navires catalans à ceux de René Ier. Ces scènes font écho la lutte du roi pour se maintenir dans les territoires du royaume de Naples, dont les princes d’Anjou ont été chassés en 1442 par Alphonse V d’Aragon.

On remarque aussi des navires ronds, cocas catalanes, nefs ibériques et caraques provençales, qui rappellent les caravelles utilisées par Christophe Colomb lors de ses expéditions maritimes.

D’autres motifs profanes et religieux sont gravés : des jeux de tric-trac et d’échecs, des personnages, un chemin de croix et un autel dédié à la Vierge encadrent la porte d’entrée.

VISUELS : 

Diaporama
Combat sur mer XVIIIe s. Louis Nicolas Van Blarenberghe. Paris, musée du Louvre, D.A.G. ©RMN/Gérard Blot
Inscription datée de 1480. Cachot du prisonnier catalan ©Hervé Hôte
Graffiti d'un autel dédié à la Vierge et jeux de table (échecs et tric-trac) dans le cachot du prisonnier catalan ©Hervé Hôte