Le château de Tarascon – centre d’art René d’Anjou fait aujourd’hui dialoguer le patrimoine et la création contemporaine autour de la Galerie des animaux fantastiques. Ce projet culturel est fondé sur la richesse des décors peints et sculptés, qui ornent les plafonds et les salles du monument. Il fait écho à la légende de la Tarasque, dont la course dans les rues de la cité est reconnue comme patrimoine oral et immatériel de l’Humanité par l’UNESCO. Le centre d’art, créé en 2009, met en scène des commandes artistiques passées auprès d’artistes contemporains, tels Christian Lacroix, Françoise Pétrovitch, Christian Gonzenbach, Dominique Angel… La passion des princes d’Anjou pour les arts se poursuit ainsi au cœur même de ce monument d’exception.
LES EXPOSITIONS PASSÉES
Le Centre d’art René d’Anjou présente pour la première fois en France une exposition monographique de Pascal Monteil, sur une proposition de M. Christian Lacroix et de Mme Suzy Jessua.
Tel l’artiste des princes d’Anjou-Provence, Pascal Monteil tisse, dessine et façonne des représentations qui font écho aux créatures qui hantent les lieux. La puissance de cette proposition artistique nous offre une plongée dans l’univers de l’artiste, à la rencontre de ses thèmes de prédilection : l’étrange, la différence, les mythes antiques méditerranéens, l’aventure humaine fracturée, au travers de fresques brodées et de personnages colorés, grimés, maquillés de fils poétiques. Ses pantins et d’autres œuvres inédites habitent le château et dévoilent en filigrane l’identité sensible des peuples de la Méditerranée, entre Orient et Occident, entre christianisme, judaïsme et islam. L’exposition aborde ainsi aux rives du merveilleux récit des Origines.
Entrer dans la forteresse, c’est emprunter les pas de la grande Médée qui accueille le visiteur. En la suivant, nous nous aventurons sur le chemin d’un voyage initiatique à la découverte d’un monde où l’irrationnel resurgit et les frontières s’estompent.
Commissaire : Aldo Bastié
Château de Tarascon, appartements princiers, côté ville
L’exposition présente un ensemble de pièces récentes – peintures et dessins de grand format, céramiques et installations vidéo.
En 2013, le Château de Tarascon – Centre d’art René d’Anjou présentait les sculptures Ils et le Lapin Témoin deFrançoise Pétrovitch dans le cadre du projet collectif Ulysses, itinéraire d’art contemporain (Marseille-Provence 2013), en partenariat avec le FRAC PACA (Marseille). Cette année, le monument accueille une exposition monographique de l’artiste, Verdures, du 3 juillet au 30 octobre 2016. La proposition de Françoise Pétrovitch s’est construite autour du dialogue création contemporaine-architecture-patrimoine et se déploie dans les appartements du château.
Les personnages-paysages de Françoise Pétrovitch évoquent les décors des verdures médiévales, ces tapis enchanteurs qui paraient les chambres des princes d’Anjou-Provence. Êtres humains, arbres, plantes et animaux se mêlent et se métamorphosent constamment, de salles en salles. Les œuvres sont ainsi reconnectées à ce cadre prestigieux, labyrinthe étrange où le merveilleux à toute sa place. Les pièces du monument se transforment, peuplées de sculptures étranges et magnétiques (Le Renard du Cheshire, Ventriloque, Janus, Lapin Témoin). Les peintures explorent les contrées intérieures de l’adolescence, dans un entre-deux poétique où animaux et êtres humains s’entremêlent. Les vidéos plongent le visiteur dans des états tantôt hypnotiques (le Loup et le Loup), tantôt méditatifs. Toutes ces œuvres soulignent la force et la justesse du parcours d’art contemporain proposé dans ce monument d’exception.
L'exposition s'inscrit dans un parcours en 3 lieux sur le territoire des Bouches-du-Rhône, en partenariat avec le Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur (Marseille) et la Galerie Asphodèle (Arles).
Dans le cadre du projet Patrimoine et Création contemporaine du Centre d’art René d’Anjou, la Ville de Tarascon a convié l’artiste Matthieu Faury à prolonger l’exposition Si les châteaux m’étaient contés… et la réflexion sur les métamorphoses de ce monument emblématique.
À l’occasion de l’exposition Bêtes, monstres et bestioles, présentée au château de Tarascon durant l’été 2012, Matthieu Faury avait créé spécialement la sculpture intitulée La danse du château. Rejouant une audience royale, des singes monstrueux faisaient face à un château organique et déformé, alter-ego du roi René et reflet de ce monde de vanités. Cette année, Matthieu Faury poursuit son travail de création et de réinvention de la figure du château, et clôture le parcours de l’exposition temporaire.
Avec le Château-cœur et les personnages qui l’occupent, l’artiste traite d’une métamorphose qui ne concerne pas seulement les molécules et les gènes, mais aussi l’esprit des créatures, voire même leur âme. Le Château-cœur est une œuvre hybride qui tisse les fils de deux histoires en apparence très différentes : le Livre du cœur d’amour épris, de René d’Anjou, et le Singe pèlerin, un conte chinois qui narre l’invraisemblable aventure d’un singe instable et insatiable chargé de protéger un moine naïf et anxieux parti à la recherche de textes sacrés.
Le château, malgré sa minéralité, palpite comme un cœur de chair, et même il couve, enlace et embrasse. Les personnages (un bébé singe, une créature mi-homme mi-singe, et des êtres dont on voit seulement les bras) incarnent le héros à plusieurs étapes de son cheminement initiatique qui le mènera à la sagesse.
Matthieu Faury est né en 1970 à Cherbourg. Il vit et travaille à Paris et Avignon. Dans les sculptures de Matthieu Faury, la notion de transformation est le leitmotiv principal. La transformation est à l’œuvre dans sa pratique créative et elle est omniprésente dans ses sujets artistiques. Dans sa pratique créative, car pour Faury, sculpter consiste à couper, tailler, modeler, déformer, recouvrir, polir… Avec lui rien ne reste à l’état brut. Au contraire, tous les matériaux, des plus purs aux plus composites, sont transformés. D’où un cortège impressionnant de matières, textures et couleurs dans son œuvre. Par ailleurs, dans ses sculptures, l’artiste traite de manière récurrente le thème de l’évolution, au sens darwinien du terme. Les parentés entre animaux et humains et le flou des frontières biologiques confèrent une résonance émotionnelle particulière à ses sculptures de grands singes, de crânes politiques, d’homme-maman, ou encore d’objets mutants.
Dans le cadre des événements Marseille-Provence 2013, capitale de la culture européeenne, le Fonds Régional d'Art contemporain de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur propose dans tout le territoire Marseille-Provence un itinéraire d'art contemporain autour de la figure emblèmatique de l'oeuvre d'Homère, Ulysse. Le projet Ulysses associe 45 structures et collectivités qui offrent une proposition artistique pluridisciplinaire de qualité internationale sur l'ensemble de l'année 2013. Le projet invite à la découverte de l'art contemporain dans ses multiples attitudes à travers celle d'un territoire singulier, le territoire de Marseille-Provence 2013.
La Ville de Tarascon, escale de ce projet, invite les visiteurs à explorer le Château de Tarascon et à découvrir les oeuvres de neuf artistes contemporains présentées à l'occasion de l'exposition Rives imaginaires, sur les pas d'Ulysse.
Françoise Pétrovitch, Jean-Pierre Formica, Christian Gonzenbach, Ariane Michel, Ben Attar, Nicolas Rubinstein, Delphine Gigoux-Martin et François-Xavier Courrèges abordent des rives sémantiques et imaginaires, entre fiction et réalité, entre terre, ciel et mer. L'exposition aborde aux rivages du merveilleux et de l'incongru. Elle métamorphose les êtres et les choses et révèle l'esprit d'un lieu magique.
Rives imaginaires, sur les pas d'Ulysse est une exposition organisée par la Ville de Tarascon, réalisée en partenariat avec le Fonds régional d'art contemporain de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le cadre de la manifestation Marseille-Provence 2013, capitale de la culture européenne. Elle se tiendra au Château de Tarascon du 14 juin au 31 octobre 2013.
Les artistes
Françoise Pétrovitch / Jean-Pierre Formica / Christian Gonzenbach / Ariane Michel / Ben Attar / Nicolas Rubinstein / Delphine Gigoux-Martin / François-Xavier Courrèges
Commissariat
Aldo Bastié, conservateur du Château de Tarascon
La Ville de Tarascon invite treize artistes contemporains à poser leur regard sur la thématique du bestiaire, dans le cadre de la nouvelle exposition du Musée imaginaire du Moyen Age, Bêtes, Monstres et Bestioles, dialogues autour du Moyen Age et de la création contemporaine.
Les artistes invités donnent leur vision de la fantasmagorie des représentations animales et investissent les salles gothiques et le jardin du château.
> Artistes invités : Christian Lacroix, Pierre Milhau, Lucien Clergue, Dominique Angel, Matthieu Faury, Maïder Fortuné, Bernard Pourrière, Johan Creten, Nicolas Rubinstein, Anouk Bollon, Violaine Laveaux, Ariane Michel, Marie Voignier.
> Partenariats : avec la société XCLX – M. Christian Lacroix (Paris), conseiller artistique, pour la Monnaie de Paris (la réalisation de la médaille «Tarascon, cité de la Tarasque») ; le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris ; et le Centre national des arts plastiques (Fonds Image/Mouvement).
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L’exposition des planches de L’Herbier merveilleux et des Coeurs flottants, œuvres de Jean-Michel Othoniel, artiste de renommée internationale, propose un dialogue entre la création contemporaine et le patrimoine autour des collections de manuscrits du roi René Ier, duc d’Anjou, comte de Provence (1409-1480).
> Artiste invité : Jean-Michel OTHONIEL
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L’exposition ravive la mémoire carcérale du château et tisse des liens avec les artistes d’aujourd’hui autour de la vidéo. Les œuvres vidéo d’Absalon (Eshel Meir) et les films réalisés par Catherine Réchard, Jimmy Glasberg et Joseph Cérasini, dialoguent dans les anciens cachots du château.
Parallèlement, Marc Bollon, historien naval et dessinateur hors pair, relève et réinterprète les graffiti de bateaux gravés sur les murs du château par les marins catalans, vers 1450, et les soldats britanniques prisonniers en 1757, 1778 et 1779.
Présentation de l’exposition :
"Ce n'est pas en enfermant son voisin qu'on se convainc de son propre bon sens."
Dostoïevski
"Car nous ne savons pas rien en clair, nous errons. Le mot planté. Le gardien-chef, alors que je sortais, ayant franchi la première porte-sas du bloc et repris ma carte d'identité, juste là devant le portique d'entrée à sonnerie, avant la porte verte à barreaux rectangulaires près du portail pour le passage des fourgons cellulaires : Et vous avez su que Brulin a été planté ?"
François Bon, Prison
Bien des écrivains contemporains, tels que Philippe Claudel, Lutz Bassan, François Bon, Lydie Salvayre, ont fait de la prison l'objet de nombreux récits, et de l'expérience de la condition pénitencière, le lieu d'interrogation de la fiction et du documentaire.
Le Château deTarascon, édifié au début du XVe siècle, a été pendant des siècles une forteresse-prison, ayant abrité des prisonniers tant français qu'étrangers, au gré des guerres. Visité en 1834 par Prosper Mérimée, il est inscrit au premier inventaire des Monuments Historiques. L'histoire du château et l'inscription de l'histoire elle-même dans l'architecture tout au long des siècles sont très prégnantes et constituent ici le fondement à l'exposition "Traces/Figures".
En effet, outre la cohérence de l'architecture, le passé du lieu en tant que prison se lit à livre ouvert dans l'ensemble du château, constituant la mémoire de cette histoire humaine. L'intégralité des murs de la forteresse porte témoignage de ce passé humain sous la forme de graffiti (XVe-XXe siècles) de marins prisonniers : textes, tracés, catalogues de dessins de bateaux élaborent un langage graphique et une signature de vies aliénées.
C'est ce passé historique qui est mis en perspective par l'exposition d'oeuvres du Cnap (Centre national des arts plastiques), "Traces/Figures" dont la problématique porte sur "écriture", "corps", "histoire". Le corpus des graffiti demeure le référent essentiel, à l'horizon de la pensée du parcours et des oeuvres choisies.
L'exposition élabore une conversation au présent sur le corps et l'architecture comme support ici de l'écriture et de l'histoire, à travers l'évocation du lieu carcéral.
Texte de Pascale Cassagnau, Inspectrice de la création artistique, responsable des collections audiovisuelles, vidéos et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques (CNAP, ministère de la Culture et de la Communication).
> Liens internet :
Centre national des arts plastiques – ministère de la Culture et de la Communication : http://www.cnap.fr/