Le château possède de nombreux décors peints qui révèlent, par leurs couleurs, les plafonds en bois de mélèze réalisés dans les années 1400 et 1430.
Les grandes salles et les chambres sont rythmées de figures animalières et monstrueuses, caractéristiques des bestiaires du Moyen Âge. Ours, cerfs, renards, éléphants, chameaux, chevaux, griffons, tarasques, sirènes, pégases, etc. forment un vaste répertoire, qui fait écho à celui présent dans les églises romanes et gothiques, dans les maisons ou encore dans les châteaux.
Les artisans ont sculpté des végétaux, feuilles d’acanthe et feuilles de vignes pourvues de grappes de raisins, des bustes d’hommes, jeunes et vieux, des chauves-souris, des animaux hybrides sans corps, des personnages religieux ou profanes, et des gargouilles.
Le château de Tarascon constitue en cela un grand livre d'images à destination non seulement de la distraction mais aussi de l'édification religieuse de ses hôtes.
Les plafonds peints
Les quatorze plafonds en bois de mélèze du château de Tarascon sont ornés de centaines de panneaux peints appelés « closoirs ». Ils sont caractéristiques des décors des demeures princières, nobles ou bourgeoises, et de certaines salles des palais archiépiscopaux du bas Moyen Age. On en trouve de nombreux en Aragon, en Languedoc, en Provence et en Italie.
Les poutres constituent une structure porteuse efficace destinée à recevoir des sols carrelés. Elles sont décorées de couleurs vives et soulignées de motifs géométriques (pyramidons, frises de rubans). Un véritable dialogue s’instaure alors entre les éléments structurels du plafond. Les poutres, les solives et les couvre-joints forment un tout, tandis que les closoirs aux motifs variés rythment chaque espace des caissons et attirent incontestablement le regard curieux du visiteur.
Les closoirs désignent les petits panneaux peints ou planchettes en bois de résineux (sapin) placés de façon légèrement oblique entre les solives des charpentes. Les thèmes présents à Tarascon, dans les anciens appartements des princes d’Anjou, sont constitués de représentations d’animaux réels, exotiques, imaginaires (ou hybrides – mi-animal, mi-humain), de scènes de la vie sociale (dame de cour, musiciens) et de scènes transgressives (évocation du thème du pet – soufflacus – et de moines paillards - phallus).
La collection d’animaux hybrides figurée sur les closoirs du château de Tarascon évoque la dualité de l’être humain et du monde animal, liée au risque permanent du péché. Ces décors révèlent l’intention morale visant à placer l’homme face à sa destinée de simple mortel dans l’attente du Jugement dernier.
Les décors sculptés
Le château de Tarascon possède une double architecture, militaire et résidentielle. Les décors sont nombreux, des gargouilles bordant la toiture panoramique à l’unique culot sculpté de la cave figurant un rat.
Les sculptures ornent les toitures, les montants extérieurs des fenêtres à meneaux et les culots recevant les retombées des voûtes gothiques.
Les motifs évoquent le thème familier des animaux réels et imaginaires, des figures humaines communes ou grossières. On découvre ainsi des chauves-souris et des aigles, des griffons et des dragons, mais aussi des moines et des personnages grimaçants, et enfin des scènes de combat, etc.