Plafonds peints et closoirs

Plafonds peints et closoirs

Les quatorze plafonds en bois de mélèze du château de Tarascon sont ornés de centaines de panneaux peints appelés « closoirs ». Ils sont caractéristiques des décors des demeures princières, nobles ou bourgeoises, et de certaines salles des palais archiépiscopaux du bas Moyen Age. On en trouve de nombreux en Aragon, en Languedoc, en Provence et en Italie.

Les poutres constituent une structure porteuse efficace destinée à recevoir des sols carrelés. Elles sont décorées de couleurs vives et soulignées de motifs géométriques (pyramidons, frises de rubans). Un véritable dialogue s’instaure alors entre les éléments structurels du plafond. Les poutres, les solives et les couvre-joints forment un tout, tandis que les closoirs aux motifs variés rythment chaque espace des caissons et attirent incontestablement le regard curieux du visiteur.

Les closoirs désignent les petits panneaux peints ou planchettes en bois de résineux (sapin) placés de façon légèrement oblique entre les solives des charpentes. Les thèmes présents à Tarascon, dans les anciens appartements des princes d’Anjou, sont constitués de représentations d’animaux réels, exotiques, imaginaires (ou hybrides – mi-animal, mi-humain), de scènes de la vie sociale (dame de cour, musiciens) et de scènes transgressives (évocation du thème du pet – soufflacus – et de moines paillards - phallus).

La collection d’animaux hybrides figurée sur les closoirs du château de Tarascon évoque la dualité de l’être humain et du monde animal, liée au risque permanent du péché. Ces décors révèlent l’intention morale visant à placer l’homme face à sa destinée de simple mortel dans l’attente du Jugement dernier.