Le bourg de Tarascon se développe en bordure du Rhône, en parallèle de Beaucaire, durant l’Antiquité et le Moyen Âge. Néanmoins, des vestiges, découverts sur les collines entourant la ville, attestent d’une occupation humaine dès le VIIe siècle avant J.-C.
La difficile maîtrise du Rhône et de son franchissement donne naissance à des légendes encore bien vivaces. La tarasque-crocodile, dragon des eaux, symbolise ce fleuve, dangereux et indomptable. Au Moyen Âge, cet animal fabuleux est aussi associé à la vie de Marthe de Béthanie, hôtesse du Christ.
C’est dans le récit de La légende dorée, écrit par le chroniqueur Jacques de Voragine (vers 1230-1298), qu’est rapportée la légende. Chassée de Palestine après la mort du Christ, Marthe aborde sur le rivage des Saintes-Maries-de-la-Mer, puis évangélise Avignon et Tarascon. Elle capture le monstre, l’aspergeant d’eau bénite, et le livre aux habitants, qui le tuent à coups de lances et de flèches.
La tarasque incarne alors la victoire de la religion chrétienne sur le paganisme. Sainte Marthe est reconnue comme la patronne de Tarascon et ses reliques, conservées dans la crypte de l’église Sainte-Marthe, y sont toujours vénérées.
Diaporama
Beaucaire et Tarascon (France en miniature, 261). Topographie de la France. Département des Bouches-du-Rhône. Lithographie en couleur. XIXe s.
Marthe et Marie-Madeleine. Dessin aquarelle. Début XIXe s. Marseille ©AD BdR
Sainte Marthe exorcisant la Tarasque. Peinture. Fin XVIIIe s. ©RMN
Sainte Marthe et la Tarasque. Enluminure de Jean Colombe (143. - 1493 ?) ©BnF