Au Moyen Âge, les comtes de Provence bâtissent au XIe siècle une forteresse marquant la frontière entre Provence et Languedoc, héritée du Partage de Verdun (843) effectué à la mort du roi carolingien Louis Le Pieux. Par le jeu des successions dynastiques des comtes de Bourgogne-Provence, Tarascon relève aussi des territoires du Saint-Empire romain germanique à compter de 1032.
En 1233, les habitants prennent le parti des comtes de Toulouse et s’opposent à leur seigneur, le comte de Provence. Ils revendiquent leurs privilèges locaux, et détruisent le site fortifié. Le château est en partie reconstruit à la fin du XIIIe siècle. Un atelier monétaire y est installé en 1272.
Lors de la guerre de Cent ans (1337-1453), la forteresse est un enjeu au cœur des batailles provençales. Bertrand du Guesclin, à la solde de Louis Ier d’Anjou, chef du parti français, fait le siège de Tarascon en 1368. Le prince angevin est désigné comme héritier du comté de Provence en 1380 par la reine Jeanne. Dès lors, les ducs d’Anjou deviennent les nouveaux maîtres de Tarascon et s’attèlent à faire reconnaître leur autorité qui leur est contestée.
De 1400 à 1411, Louis II (1377-1417), prince bâtisseur, reconstruit une forteresse monumentale dont l’ouvrage est confié à Jean Robert, maître des œuvres du roi. Son fils, Louis III (1403-1434), achève le bâtiment côté ville de 1429 à 1435. Du haut de ses 46 mètres, le château affirme ainsi la puissance et l’autorité des ducs d’Anjou sur tout le territoire du pays d’Arles.
VISUELS :
Diaporama
Arbre généalogique de la famille des ducs d'Anjou. Enluminure. XVe s. Paris ©BnF
Portrait en buste de Louis II d'Anjou, roi de Sicile (d'après une aquarelle du XVe siècle). Enluminure ©BnF
Vue du château de Tarascon. Façade côté Rhône. Aile de Louis II (1400-1411). Enluminure par CT. Bourgeois imp. F. Delpech 1819
Vue du château de Tarascon, façade côté ville. Aile Louis III (1429-1435). Lithographie de Deroy. XIXe s.