Les princes d'Anjou, comtes de Provence

Les princes d'Anjou, comtes de Provence

Les premiers comtes de Provence. Les Bosonides et les Catalans.
Du IXe au XIIe siècles

En 890, le fils de Boson, Louis dit l’Aveugle (890-928), est légitimement reconnu roi de Provence, mais dans sa tentative pour conquérir le trône impérial d’Italie, il est aveuglé. La Provence est alors dévolue à son cousin Hugues d’Arles (mort en 947), duc de Provence et comte de Vienne. Hugues doit céder la région au roi de Bourgogne, Rodolphe II. La possession du trône impérial demeure un enjeu dans les querelles dynastiques. En 1032, elles aboutissent ainsi à la cession de la Provence par Rodolphe II à l’Empereur germanique Conrad le Salique (vers 990-1039).

La capture de l’abbé de Cluny, Mayeul, par les Sarrasins facilite l’organisation d’une croisade placée sous l’autorité du comte d’Arles, Guillaume, et du marquis de Turin. Ils délogent les derniers Maures en 972. La dynastie des Boson y trouve un motif de gloire et de légitimité.

Au début du XIIe siècle, les comtes catalans de Barcelone héritent de la Provence. En 1112, Douce, dernière descendante de Boson, épouse le comte Raymond-Bérenger Ier (mort en 1131). L’opposition du comte de Toulouse est en partie réglée en 1125 par un compromis qui partage la Provence le long de la Durance en terres méridionales (catalans) et septentrionales (Toulouse). La mise au pas des cités provençales, ainsi que l’installation du gouvernement catalan à Aix-en-Provence, puis à Brignoles, consolident les bases de l’expansion catalane le long de la Méditerranée.

La première Maison d’Anjou. Le XIIIe siècle

Le milieu du XIIIe siècle confirme, dans la région, la mainmise de la famille des Angevins. Ils héritent du Languedoc par le Traité de Paris (1229).

La reine Blanche de Castille (1188-1252) favorise les conquêtes territoriales par le mariage de ses enfants : Alphonse de Poitiers (1220-1271) épouse l’héritière du comté de Toulouse ; Louis IX, dit Saint Louis (1214-1270), épouse Marguerite de Provence, fille aînée de Raymond-Bérenger V (1209-1245) ; enfin, le 31 décembre 1246, Charles (1246-1285), frère cadet de Saint Louis, épouse Béatrice de Provence.

Par le jeu des mariages et des dots, la Provence entre dans le patrimoine familial et territorial des Angevins. 

La seconde Maison d’Anjou. Les XIIIe et XIVe siècles

La seconde maison d’Anjou rencontre plusieurs oppositions lors de son installation en Provence au milieu du XIIIe siècle. De 1256 à 1481, les comtes angevins réalisent cependant une œuvre d’unification territoriale et de centralisation politique.

Le règne de Charles Ier (1246-1285) jette les bases d’une nouvelle pratique gouvernementale par l’institution de baillies et de vigueries - organisations administratives qui demeurent jusqu’à la Révolution Française.

Sous le règne de Robert (1309-1343), la Provence compte près de 400 000 habitants. Elle subit les difficultés du XVe siècle. Ainsi, lors de la peste de 1348, Avignon perd la moitié de ses habitants, soit 15 000 personnes. Le règne de la reine Jeanne (1343-1382), petite fille de Robert, est difficile. Ses erreurs politiques favorisent l’émergence des Etats de Provence, assemblée des seigneurs provençaux, de prélats et des communautés, qui se réunit en 1384.

L’assassinat de la reine Jeanne par son cousin et héritier Charles de Duras, le 27 juillet 1382, déclenche une division et la perte territoriale de Nice, Puget-Théniers et Barcelonnette, qui se donnent au comte de Savoie (6 août 1388).

L’autorité retrouvée de Marie de Blois, tutrice de Louis II, vient à bout des résistances face à l’opposition de l’Union d’Aix. Les règnes de Louis II (1384-1417), puis de Louis III (1417-1434), s’illustrent par l’illusion politique de reconquérir Naples. L’opposition des Aragonais et des Angevins tourne à l’avantage des premiers. En 1423, ils pillent Marseille.